De l'utilité des émotions
Je vois souvent des personnes qui s’excusent lorsqu’elles ont une émotion. C’est malheureusement une des normes dans notre société : s’excuser quand on est ému. L’authenticité et la vulnérabilité ne sont en effet pas toujours valorisées ni encouragées par la « pensée » dominante…
Pourtant, nos émotions sont très utiles ; elles sont le messager nous renseignant sur le niveau de satisfaction d’un ou plusieurs de nos besoins. Etre attentif à ses besoins, les vrais, pas ceux vendus par la télé ou ceux qu’avaient nos parents, c’est le début de l’intimité avec soi, pour une meilleure qualité relationnelle avec les autres.
Les écouter sincèrement, avec bienveillance pour soi, est comme ouvrir bien grand la voile de son bateau pour pouvoir avancer, progresser, grandir… J’agrandis mon espace de Liberté (et j’aime mieux l’autre !) à chaque fois que je réalise que je suis responsable à 100% de mes émotions.
Une fois acceptée et accueillie, mon émotion me révèle le besoin à sa source, dont j’ai à prendre soin. Rien ne sera résolu par l’extérieur ; c’est à moi de me rencontrer…
Il convient en premier de : ne pas se débattre contre ses émotions. Car, comme un ballon qu’on maintient sous l’eau, les émotions contenues, réprimées, censurées, risquent, tôt ou tard, de surgir avec une force démesurée et de nous atterrir violemment dans le nez. Ou ailleurs, tant il est vrai que notre biologie somatise souvent nos stress non exprimés, nos conflits non résolus… Demeurer dans l’état d’esprit tel qu’il est ; accepter de ressentir ce qui est. Observer, sans chercher à faire autre chose.
Ne pas se débattre, ne pas « positiver » (ce qui revient à dire à son système d’alarme intérieur : je ne te crois pas !, très bonne méthode d’auto-insécurisation), et cesser de les fuir par des compensations de toutes sortes.
En effet, c’est quand nous refusons, rejetons, évitons, nos émotions qu’elles deviennent les conductrices clandestines de nos pulsions alimentaires, de nos addictions (tabac, alcool, jeux, sexe, etc.) et autres réflexes de distraction.
Qu’est-ce que je cherche à calmer, à éviter, quelle part de moi je bâillonne, quand je termine le paquet de gâteaux, quand j’ai « besoin » d’une clope, d’un verre ? D’un nouveau sac à main ? De dire du mal de l’autre ?
Si je veux vraiment être libre, j’ai à récupérer, réinvestir, ma responsabilité dans ce que je vis au lieu de chercher vers (ou contre) l’extérieur.
Ecouter, accueillir ses émotions, permet de faire des choix plus conscients au lieu de devoir compenser par une substance extérieure un inconfort intérieur.
Aussi, je crois (j’expérimente) qu’il est salutaire, délivrant, d’accepter tout simplement de se laisser traverser, en conscience, par la vague émotionnelle qui se présente.
Il n’est parfois même pas nécessaire de savoir « pourquoi » elle est là ; juste la laisser passer…
Lorsque le contexte ne s’y prête pas, on peut aussi lui dire : « Attends un peu, là tout de suite ce n’est pas super adapté, je m’occupe de toi dès que possible ».
Alors, comment faire ?
L’émotion se déplace rarement sans sa partenaire la sensation ; elles forment une paire de repères, de guides intérieurs, étroitement associés.
Se tourner vers et s’ouvrir en grand à cette sensation, la suivre. La laisser être. Pleinement.
Et : OBSERVER les pensées, les idées, les croyances, qui me font avoir cette réactivité émotionnelle.
Plusieurs étapes et niveaux :
♦ C’est où dans mon corps ?
♦ Ca fait comment : est-ce que c’est chaud ? froid ? lourd ? léger ? ça serre ? ça pique ? Etc.
♦ Je reste avec : je regarde, je ressens, je laisse cela être ;
♦ Quelle(s) histoire(s) je suis en train de me raconter sur moi, sur l’autre, sur le monde, sur ce qui devrait être différent ?
♦ Qui serais-je si je ne croyais pas ces pensées ? Et si je réalisais à quel point je suis actif dans la création de mes souffrances ? A lire : l’article 4 Vérités.
♦ J’observe l’évolution de ces mouvements en moi.
Alors : tremble, pleure, ris (aussi !), de tout ton être ; entièrement, permets à ta vie intérieure de circuler et de lâcher ce qui n’est plus utile à présent…
La traversée est, certes, plus ou moins agréable, mais ce chemin initiatique te conduit à découvrir, contacter, ton véritable besoin. De l’entendre, vraiment. C’est parce qu’il n’était pas satisfait que l’émotion a surgi. L’étape d’après est de prendre conscience que je suis également responsable de la satisfaction de mes propres besoins.
J’oublie un instant mes identifications et je m’imagine en bambou creux qui laisse couler le flux. Je ne suis pas mes émotions : elles me traversent. Elles peuvent passer à travers moi.
Quand je les vis en conscience, je libère des paquets de mémoires enkystées et j’agrandis en moi l’espace accueillant la vie qui se renouvelle sans cesse.
Bons voyages !
Geneviève CLAUSNER
10 réponses sur « Traverser ses émotions et/ou les laisser nous traverser »
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merci Genevieve
pour ce texte poetique et leger qui nous encourage a laisser venir et affronter toutes nos emotions meme les plus noire telles une riviere purifiante
je garde ce texte et depuis plusieurs jours je le lis et il m aide
merci encore
Avec plaisir Anne-Marie et merci pour cette rivière purifiante, c’est tout à fait ça ! Je suis très heureuse que tu t’aides avec ce texte.
C’est très juste et très bien écrit, bravo Geneviève, tu es un peu poétesse !
Natacha,
Merci Natacha, à bientôt 🙂 !
Bravo pour ces informatiomd!
J’ irai encore plus loin en disant que les emotions refoulees non seulement nous reviennent dans le nez mais a force d emotions contenues nous reviennent dans le corps sous forme de maladies graves :comme si les emotions que l ‘ on sert tout proche de nous, on se les stocke au fond de nous pour surtout ne pas les laisser s ‘échapper , comme le can cer!
Alors tremblons pleurons crions et rions a gorge déployée, meme si cela ne se fait pas en societe vidons notre sac d ‘ emotions regilièrememt comme l on vide sa vessie plusieurs fois par jour!
Bonne rigolade!
Dominique
Oui Dominique, je partage complètement ton avis !