“Il y a loin de la vérité apprise à la vérité vécue.”
Yusof Mûrad
Chacun de nous, tous, quelles que soient notre histoire, nos croyances, notre vitalité, nous avons envie d’être heureux. D’éviter la souffrance et d’être en bonne santé. Pourtant, c’est en vivant en conscience nos moments de souffrance que nous trouvons nos propres clefs de libération.
Quand on considère le mouvement actuel au niveau international, sanitaire et politique, on peut supposer que de plus en plus, nous aurons à nous responsabiliser et nous autonomiser dans la création de notre bien-être et nos bonheurs quotidiens, de notre santé, de nos relations… En fonction de la conscience que nous mettrons dans ce que nous vivons, nous comprendrons comment nous créons la réalité dans laquelle nous évoluons et de quelles façons y grandir en liberté personnelle…
En préambule, rappelons-nous que c’est notre imagination, notre esprit, nos constructions mentales et toutes nos émotions infantiles qui sont à l’origine de notre relation avec le monde. Notre esprit a autant de pouvoir pour nous créer des problèmes que pour nous en sortir.
En effet, ce sont toutes nos projections, nos conditionnements (culturels, sociétaux, familiaux, médiatiques, etc.) qui créent notre décor intérieur, nos pensées, et qui génèrent nos émotions donc impactent notre santé et notre système immunitaire.
Et si nous utilisions la puissance de cette imagination, de notre esprit, pour nous offrir un changement d’aiguillage dans notre cheminement à travers ce qui est ?
« Puisqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles » (James Dean).
Alors je vous invite à visiter Les 4 Nobles Vérités, héritées de la tradition bouddhiste, comme sources d’inspiration…
I / Il y a de la souffrance
Maladie, émotions désagréables, malaise, gêne, frustration, déceptions, faire la queue au supermarché, être confiné, pertes, inconforts, etc.
Tous les désagréments qui vont d’une chose aussi simple qu’une démangeaison à des expériences plus traumatisantes d’agression, de douleurs chroniques, ou de maladies mortelles (ou présentées comme telles…).
Comprendre, donc accepter, que c’est la condition fondamentale de la vie est le premier pas dans la libération de l’inconfort et du malaise. Cette souffrance est une partie des conditions communes à tous les êtres vivants.
Certaines souffrances sont naturelles : la naissance, le vieillissement, la maladie (physique ou psychique), la mort. Les catastrophes naturelles, les agressions. Etc.
D’autres souffrances sont créées par soi : toutes les expériences qui émanent de notre interprétation des évènements et des situations. Nos croyances. Nos conditionnements. Notre culture. Notre résistance au changement.

Il y a de la souffrance est un fait.
Un fait indéniable, qu’il ne faut pas prendre pour soi, dont il ne faut pas se vexer.
II / Cette souffrance a une origine

C’est mon point de vue sur ce qui est qui conditionne ce que je vis.
La souffrance ne trouve pas ses causes dans les évènements ou les circonstances extérieures, mais dans notre façon de percevoir et d’interpréter l’expérience au moment où elle se déploie.
Notre expérience des choses n’est qu’une manifestation de notre esprit.
Comment mon point de vue conditionne mon vécu de l’expérience ? Je commence à me libérer dès l’instant où je réalise que je construis une grande part de ce que je suis en train de vivre, par ma façon d’être en relation avec ce qui est.
Un autre point de vue, sur un même fait, me fait vivre totalement autre chose, avec des conséquences fort éloignées en termes émotionnels, relationnels et physiologiques !
Intégrer cette deuxième « Noble Vérité » offre à utiliser ses émotions, ses sensations et ses pensées comme supports de méditation et comme leviers de changement.
III / Cette souffrance a une fin
Nous pouvons mettre un terme aux différentes formes de souffrances que nous éprouvons.
En reconnaissant le potentiel que nous portons déjà. En tournant notre conscience vers l’intérieur.
C’est la cause des différentes maladies qui en sera le traitement ; le problème contient la solution.
L’esprit qui s’approprie est l’esprit qui libère. Quel que soit notre malaise, subtil ou intense, il disparaît dès que nous sortons de notre fixation sur un Je limité et conditionné pour nous identifier au pouvoir de tout éprouver.
La sagesse, la puissance, la bienveillance et la compassion, nous les portons en nous depuis notre naissance. La frustration, la jalousie, la culpabilité, la honte, l’anxiété, l’avidité, l’esprit de compétition, etc., sont des sentiments que nous apprenons. Il est possible de les désapprendre.
On est soi-même son propre refuge : quel autre refuge pourrait-on avoir ?

Reconnaître ses qualités positives, dont on use parfois sans même s’en rendre compte, est une méthode simple et efficace pour se relier à notre nature essentielle.
Les conditions changent mais moi, je suis encore là. Je peux prendre des décisions ; je peux encore choisir ce que je veux penser de moi et de ce qui m’entoure.
IV / La vérité de la voie

Mettre fin à sa souffrance implique de se mettre en chemin
Ce sont nos habitudes de perception et de croyances, profondément enracinées, qui perpétuent notre souffrance et inhibent la possibilité d’éprouver toute la teneur du potentiel dont nous sommes porteurs. Tous nos j’aime, j’aime pas, c’est à moi, à toi, les c’est bien, c’est mal.
Ces distinctions, bien que nécessaires biologiquement à notre survie, ne sont qu’une partie de nos capacités, qu’un aspect de notre conscience. Un instrument utile, mais limité.
Pour mettre un terme à la souffrance, les enseignements bouddhistes proposent une piste autant radicale que lucide : couper court aux habitudes de perception dualistes et aux illusions qui les maintiennent en place. Non en luttant contre elles ni en les supprimant, mais en les acceptant et en les explorant. L’idée est simple : nos souffrances sont nos guides sur la voie.
Ce faisant, prenons conscience des jeux psychologiques (Triangle de Karpman) que nous nourrissons, à l’intérieur de nous et dans nos relations, pour nous permettre d’en sortir.
Sur ce chemin, il y a des bosses :
- le refus de l’impermanence et l’attachement à l’idée de permanence,
- la singularité : croyance en un je indivisible et unique en son genre, alors que nous sommes multiples…
- l’indépendance : toutes nos parts sont en interdépendance comme des gouttes d’eau dans l’océan et comme tous les êtres vivants. Les pensées, les sensations, les émotions, ne sont plus des choses en soi mais résultent d’un grand nombre de causes et de conditions.
CONCLUSION :
SI la souffrance peut être acceptée comme le lieu du travail, elle est également le lieu de l’ignorance, dans le sens où nos souffrances sont pour la plupart le résultat de notre ignorance.
Tu souffres parce que tu ignores ta véritable nature…
Christiane SINGER qui, dans cette vidéo, nous partage cette voie : « Si tu veux vraiment faire quelque chose pour ce monde, ne laisse aucune trace de ta souffrance sur cette terre !« , évoquait la peur de la mort comme une illusion d’optique ; revenons au réel, nettoyons nos perceptions erronées car falsifiées par nos émotions infantiles et alors, nous libérerons concrètement le monde d’une partie de son ombre : celle que nous portons en nous et que nous refoulons, en la projetant sur l’extérieur…
Un grand merci à Guillaume ZIEGEL qui, par son accompagnement et ses précisions, m’a offert des éclairages complémentaires, pour m’orienter personnellement, et dans la rédaction de ce texte. https://metaphorm.fr/
Cet article résulte de ma lecture et mise en pratique de ce livre, riche en enseignements concrets pour consolider la relation à Soi :
Geneviève CLAUSNER

5 réponses sur « 4 Vérités »
[…] à quel point je suis actif dans la création de mes souffrances ? A lire : l’article 4 Vérités. […]
Vraiment merci pour ses partages de lecture tellement intéressant.
Avec plaisir Véronique 🙂 !
[…] chacun des ces instants, et comme expliqué dans l’article Les 4 Vérités, c’est ma perception qui va déterminer ce qui va se passer en moi. C’est précisément […]
[…] 4 Vérités […]